segunda-feira, 8 de fevereiro de 2010

Ó inconstância mundana: Roma é, de Roma, o único monumento

Joachim du Bellay, 1525-1560



Início de Les Antiquités de Rome, de Joachim du Bellay, c. 1557:


Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome
Et rien de Rome en Rome n’aperçois,
Ces vieux palais, ces vieux arcs que tu vois,
Et ces vieux murs, c’est ce que Rome on nomme. 
 
Vois quel orgueil, quelle ruine : et comme
Celle qui mit le monde sous ses lois,
Pour dompter tout, se dompta quelquefois,
Et devint proie au temps, qui tout consomme.
 
Rome de Rome est le seul monument,
Et Rome Rome a vaincu seulement.
Le Tibre seul, qui vers la mer s’enfuit,
 
Reste de Rome. Ô mondaine inconstance !
Ce qui est ferme, est par le temps détruit,
Et ce qui fuit, au temps fait résistance.
 
Sacrés coteaux, et vous saintes ruines,
Qui le seul nom de Rome retenez,
Vieux monuments, qui encor soutenez
L’honneur poudreux de tant d’âmes divines:
 
Arcs triomphaux, pointes du ciel voisines,
Qui de vous voir le ciel même étonnez,
Las, peu à peu cendre vous devenez,
Fable du peuple et publiques rapines
 
Et bien qu’au temps pour un temps fassent guerre
Les bâtiments, si est-ce que le temps
Œuvres et noms finablement atterre.
 
Tristes désirs, vivez doncques contents:
Car si le temps finit chose si dure,
Il finira la peine que j’endure.



E os romanos, ubi sunt?


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